L'INVISIBLE #2
Des images. Par milliers. Avec ou sans sons. Parfois intactes, d'autres fois rayées, virées, presque effacées. Des images par milliers qui reviennent à l'esprit de manière sauvage et incontrôlable.
Portrait intime et personnel de la Cinémathèque royale de Belgique (rénovée récemment et rebaptisée Cinematek). Et sur cet écran-là, des éclats du monde, une idée de l’Histoire, de la beauté. Sur cet écran-là, une part congrue d’humanité. Je suis ce que j’ai vu, dixit Matisse. Mais toutes les images vues ne demeurent pas intactes. Et encore moins l’image de soi. Le temps les traverse, les abîme, les martyrise. Et ce délicat épiderme – le nitrate – en est le symptôme. "Archipels nitrate" parle de cinéma et de temps sous la forme d’une partition visuelle et fait coexister une centaine de films au sein d’un seul et même.
Claudio Pazienza
Né à Roccascalegna (Italie) en 1962, il arrive dans le Limbourg belge un an plus tard. Son père est mineur et sa mère, femme au foyer. Claudio est le second des cinq enfants de Carlo et Gina. C’est dans cette même région minière qu’il fréquente les écoles créées par les missionnaires italiens. Les cours sont dispensés en italien (le matin) et en flamand (l’après-midi). Il s’inscrit ensuite à l’ Ecole Européenne de Mol où il passe son bac en 1979 dans la section Latin-Math. A 13 ans, il reçoit un précieux Nikon FM. Bien que fasciné par le cinéma militant et les mouvements contestataires en Italie à la fin des années 70, il opte pour la très francophone et laïque Université Libre de Bruxelles. Il s’y intéresse à la sociologie et à l’anthropologie tout en fréquentant la faculté d’histoire de l’art. Au début des années 80 il fréquente assidûment la Cinémathèque Royale et fait du théâtre amateur. En 1985 il obtient un diplôme en Ethnologie européenne. Son mémoire de fin d’études analyse avec les outils de la sémiologie un corpus de contes du moyen-âge et parle des «Structures narratives en œuvre dans les contes facétieux de G.F. Straparola ».
A la même période il s’essaie au cinéma en achetant une Beaulieu Sup. 8 puis en tournant – à ses frais – les premières séquences d’un futur long-métrage (Sottovoce 1986/92). Depuis 1987 il a réalisé des courts-métrages de fiction, a conçu pour ARTE deux soirées thématiques (« La Belgique, le pays où Icare s’est noyé – 1997 » et « Tout sur la bière – 2000 ») et a réalisé divers documentaire de création. En 1997 il crée et dirige un festival de cinéma d’animation (Matita Film Festival – Guardiagrele / Italie). Il continue de faire de la photo et crée sa propre maison de production (Kòmplot films etc. sprl). Il a enseigné l’Histoire du Cinéma (La CAMBRE – Bruxelles) et dirige régulièrement des ateliers de réalisation (ESBA – Genève, LUSSAS, FEMIS –Paris). Il a été membre de plusieurs jurys (Centre du Cinéma – Bruxelles ; Brouillon d’un Rêve – SCAM, Paris). Il a la nationalité italienne, il est polyglotte et réside à Bruxelles depuis 1980. Il est le père d’Oscar et Raoul. Il milite pour un cinéma de gai savoir