L'INVISIBLE #2
Dix courts métrages ont imposé Vittorio De Seta comme un des plus grands cinéastes de la géographie humaine, dix documentaires réalisés entre 1954 et 1959, dont il assurait seul toutes les étapes : production, prise de vues, montage, sonorisation. Tous sont filmés en technicolor, le plus souvent en cinémascope, et mettent en scène, sans commentaire, accompagnés seulement des bruits du travail ancestral et des mélodies des chants populaires, pêcheurs, bergers, paysans et ouvriers mineurs des terres arides de l’Italie du Sud, de la Sicile, de la Sardaigne ou de la Calabre. Tournant le dos au folklore, à l’anecdote, au décoratif qui, dans ces années-là, caractérisaient le néoréalisme finissant, peu à peu travesti en réalisme rose, De Seta filme les gestes et les corps en relation intime avec le territoire qui les fait vivre, comme autant d’apparitions portant le témoignage et la trace d'une culture paysanne immémoriale et universelle dont Banditi a Orgosolo, son premier long métrage de fiction, pressent la fin et In Calabria, son dernier film en date, atteste de la perte définitive.
Paysans de la mer est un de ces 10 films.
Vittorio De Seta
Né en 1923 à Palerme. Entre 1954 et 1959, il tourne 10 documentaires sur la vie des paysans, pêcheurs, bergers et mineurs en Sicile, en Sardaigne et dans les îles Éoliennes, qui feront date dans l’histoire du genre. En 1961, il réalise son premier long métrage, Banditi a Orgosolo, mise en fiction de la réalité sarde.
Toujours actif sur le front du documentaire et de la fiction, Vittorio De Seta est internationalement reconnu comme un maître.