TOI QUI DÉFAIS LE CERCLE QUI ME FAIT (ne me défais pas...)
Depuis son origine, la musique entretient avec le cirque contemporain, une relation privilégiée, de même qu’une composante à part entière du spectacle lui-même. Qu’elle souligne le mouvement ou qu’elle mette en valeur la performance, elle semble être le prolongement du corps. Majoritairement non verbal, le cirque laisse à la musique, la capacité d’ancrer l’action dans une humeur et lui donne une nature singulière. C’est ainsi qu’elle devient un événement fondamental dramaturgique des différentes disciplines du cirque. L’axe de la musique, de la lumière, de l'image est spatial, celui des pratiques représentées, du domaine de l’action. Dans cette proposition, il s’agit évidemment, de prévoir aussi à l’intérieur de l’écriture musicale, des espaces adaptés à l’incertitude inhérente au geste, qu’il soit clownesque, de la danse, de l’action, de la projection d’images ou de l’ordre de l’objet. Tous prendraient formes autour du cercle, symbole de l’infini et de l’union, de la communauté, espace symbolique de communication rituelle. Par une succession de tableaux, qui s’apparenteraient à des numéros, des éléments ramènent, par ce qu’ils évoquent poétiquement, le cercle. Ils jouent avec ce qu’il représente (unité, complétude, illumination, cycle de vie et de renaissance, roue de la vie, et dans de nombreuses traditions religieuses, œil qui voit tout et sait tout). Le cercle est le symbole le plus répandu, et d'une signification universelle. Il est l'une des premières formes tracées par les humains. Il n'a ni commencement ni fin, ce qui en fait un symbole universel d'éternité, de perfection, de divinité, d'infini, ... Il représente les cycles du monde naturel. Signe d'unité, le cercle est la forme préférée pour l’égalité. Le cercle, probablement la plus significative des formes, est présent partout dans la nature, alors que le carré est une invention humaine. Carl Jung pensait que le cercle symbolise les processus de la nature, le cosmos et les cycles de l'univers, alors que le carré représente l'univers tel que l'homme le conçoit et le projette.
Le plateau est pensé comme un espace sans cesse reconstruit, un contexte instable ou rien n’occupe une place définitive. À la façon de certains réalisateurs du cinéma muet comme Georg Pabst ou F.W. Murnau pouvaient penser l’écran, la scène est sorte de toile dans laquelle se joue en simultané, des actions différentes racontant néanmoins, une seule et même chose. Ce n’est pas une forme narrative, pas plus que l’espace d’un message ou d’un sens particulier donné à ce qui est vu et entendu, mais plutôt par des associations, un espace poétique libre, individuel et circulaire possédant une forme d’unité à ne pas défaire, à contrario des messages, des concepts, des divisions groupusculaires que l’on observe actuellement qui défont cette unité. Toi qui défais le cercle qui me fait, ne me défais pas….
Toi qui défais le cercle qui me fait... regroupe plusieurs disciplines : danse : Anna Gaïotti / danse du tournoiement (culture soufie) : Sacha Steurer / Clown : Cédric Paga (alias Ludor Citrik / actions théâtrales : Michel Mathieu / Théâtre d’objets : Flore Audebeau / objets sonores : Laurent Bigot / inéma expérimental : Gaëlle Rouard / lumières : Christophe Cardoen / musique : Camille Emaille et David Chiesa
TOI QUI DÉFAIS LE CERCLE QUI ME FAIT est une production Ensemble UN / Coproduction : Agora de Boulazac et Théâtre de l'Odyssée